Depuis presque une année traînait dans nos piles de papiers une invitation (non scannée, bigre je n’y pense que maintenant) à passer une nuit dans un hôtel de Versailles, proche du château, lieu inscrit depuis des années sur notre abyssale liste de trucs-à-faire.
2 semaines avant l’échéance nous a paru le moment idéal à tous points de vue pour enfin y aller. Nous nous élançons donc, tous les 3 avec Andrea bien sûr (quelle émotion, son premier site classé au patrimoine mondial de l’unesco), et en voiture (préalablement récupérée le matin même chez le garagiste, un article sera un jour dédié à cette voiture).
Le GPS nous y conduit sans encombre, on se gare au parking de la Place d’Armes, il est presque 13h. Nous enregistrons notre chambre à l’hôtel rue de Colbert, allons déjeuner à la Taverne de Maître Kanter… puis en route pour l’aventure.
On se dirige vers le Château armés d’une poussette, la taille et la disposition des pavés de la cour d’honneur doivent donner à Andrea un arrière-goût de ce que pouvait être un voyage en carosse, ou tout autre véhicule tracté par des chevaux de l’époque. Se sent-elle un peu princesse ?
Passage rapide pour acheter 2 billets, il est pratiquement 15h, pas de file d’attente en ce mois de novembre finissant.
Passage obligatoire par la consigne (gratuite), où nous devons obligatoirement y laisser parapluies… et poussette.
Soit, fin du carrosse, on passe à une version minimaliste de la chaise à porteurs… On traverse la cour Royale directement vers les salles d’Afrique et de Crimée où se trouve l’expo temporaire : Versailles et l’Antique. Des statues copies de modèles antiques et non datés, la Diane de Versailles, mais aussi des plans pour refaire le Château à la manière Antique, très à la mode à l’époque de Louis XVI, et autres objets inspirés.
Puis, les appartements royaux, avec en point d’orgue la Galerie des Glaces, la chambre du Roi, la chambre de la Reine.
Beaucoup de gens dans les salles, les groupes à guide se succèdent les uns derrière les autres dans les salons en enfilade. Le ciel est assombri par les nuages qui menacent de crever au dessus du site, la lumière du jour au travers des immenses fenêtres ne compense pas l’éclairage électrique assez faible (comme des bougies) des salles.
Les chambres du Roi et de la Reine sont plus meublées que dans mon souvenir (y a-t-il déjà plus de 20 ans ? no comment), des bancs et banquettes parfaitement assortis à l’ensemble. Tous ne devaient pas être autorisés à s’y asseoir.
Andrea, il faut le dire, affiche un dédain assez marqué de ce qui l’entoure. Mais elle est très remarquée et complimentée, coiffée de son bonnet rose rayé, ou même juste en robe, entre les jeunes japonaises, les vieilles russes, jusqu’au papa italien avec son adolescente.
Au moment où, vaincue sur une banquette de l’antichambre de l’Oeil-de-Boeuf, j’attends José parti guetter les meilleurs angles à photographier, je vois un papa avec un porte-bébé, investi par un bébé pourtant en âge de marcher, le bien-heureux.
Andrea s’endort et se réveille au gré de la promenade. Un biberon d’eau l’aide à tenir le choc.
17h, la visite se termine, tout le monde dehors. La lumière tombe très vite, le temps d’atteindre la grille d’honneur et la nuit est déjà tombée.
On récupère la voiture (là une somme à 2 chiffres nous attend au parking de la place d’Armes, avis aux amateurs…) et on dîne avenue Général de Gaulle, dans ce qu’il faut bien appeler un fast food.
La voiture garée dans la rue du Maréchal Joffre, le long d’un mur du Potager du Roi, on peut repartir d’un pied léger vers l’hôtel. Dernières photos de nuit, fin de la première journée.
Le lendemain, Jardins et Domaine de la Reine. Le ciel est plus clair, la pluie ne menace pas, la chance nous sourit.
Après un déboire de quelques minutes à la consigne pour y laisser nos maigres affaires de la nuit (car voyez-vous, elle n’est valable que pour les visiteurs munis d’un billet pour le Château, beaucoup plus cher que le billet pour le domaine de la Reine, même en y incluant les Trianon), on admire le point de vue depuis le premier jardin en terrasse au pied du Château. Comme je m’y attendais, je ne retrouve pas le graffiti qu’avait gravé mon grand-père, dont l’adolescence s’était déroulée à Satory, son père étant militaire. Je le revois nous montrer la gravure, sur un segment de balustre en pierre surplombant les jardins à la Française.
Un coup de tel à ma grand-mère m’apprend que la gravure a été faite « vers l’Orangerie ».
On se dirige d’un pas leste et reposé vers le Hameau de la Reine, en évitant les détours possibles. Un employé très aimable du site ne nous envoie pas vraiment par le chemin le plus court.
On passe devant un restaurant, et un 2eme, on croise des voitures de touristes garées, des voiturettes électriques en location, un petit train, des gyropodes (les plus connus étant les segway, vous savez ces machins à 2 roues latérales où l’on met les 2 pieds, on se penche en avant ou arrière pour que ça avance…). L’ère des poneys et autres charrettes à ânes est révolue.
On déjeune d’une pomme de terre farcie à une chariote à la sortie du Grand Trianon. « La Parmentier de Versailles ».
Andrea aux bras, on visite le Grand Trianon et le Petit, on a le droit de garder son sac à langer tout de même. Elle est autorisée à boire un biberon d’eau. Puis José fait la visite du hameau de la Reine seul. Raison invoquée par une aimable (si si, encore) dame travaillant sur le site : « Ah mais Madame votre poussette passera pas dans le tourniquet de sortie ». Bah en fait si, elle y serait passée, constatons-nous trop tard.
Tant pis, de toutes façons, on reviendra.
Il est déjà 16h30, et nous devons récupérer la valise laissée miraculeusement à la consigne du château le matin, consigne qui ferme à 17h. On remonte le jardin presque en courant, à 17h01 j’ai récupéré la valise. Un flûtiste dont l’instrument et l’habit sont assortis à ce qu’il joue, nous fait entendre de la musique baroque. La Marche pour la Cérémonie des Turcs de Lully, Les Indes Galantes de Rameau, et autres du même genre. La boutique de souvenirs abrite une démonstration de gravure à l’eau forte ce soir-là. On peut acheter une copie de la Diane de Versailles pour 2 mille euros environ, grandeur nature. De la vaisselle copie de pièces exposées au Château. Divers objets textile ou non, décorés de toile de Jouy. Des macarons, du thé, du chocolat. Des cache-théière. Des tableaux, toiles rectangulaires reprenant des motifs floraux, et leurs oiseaux…
En repartant, on croise les invités d’un mariage, et le photographe. En talons vertigineux et robes légères, les invitées font bonne figure sur les pavés inégaux de la cour d’honneur, sous le petit vent glacial du soir.
Mais oui on reviendra, un jour.
Bonus :
Nos photos du Grand Trianon
Nos photos du Petit Trianon
Nos photos du parc, les jardins
Et enfin, nos photos du Château.